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19 juillet 2012 4 19 /07 /juillet /2012 10:26
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Elle défie le prophète et meurt
Après sa première vague d’évangélisation et de destruction des oeuvres de la   sorcellerie et de la  délinquance spirituelle, ‘’le Ministère de la Compassion des Ames’’ dirigé par le prophète Joèl Krasso, a entamé une seconde mission dans la même zone. Cette fois ce fut Gnago I, dans la sous-préfecture de Sago, dans le département de Sassandra à quelques 75 kilomètres.
Gnago I, petit village à quelques 11.000 âmes, c’est ce village qui nous accueille ce dimanche 8 juillet 2012. Un espace est aménagé devant le domicile de celui à qui les villageois on fait venir spécialement d’Abidjan pour s’attaquer aux sorciers de leur village. Un village dont le bitume, l’électricité, l’eau courante, la réussite de l’élite reste toujours un rêve pour ces personnes. Le jour d’après, à 90 ans révolus, une femme âgée se déplaçant difficilement vient sur la place de confession et commence à converser avec l’homme de Dieu. ‘’Pourquoi tu es venue me voir ?’’  demande le prophète. L’octogénaire qui se nomme Bodoua Zarabo Lucie raconte dans un franc parlé local sa présence. « Je suis sorcière. N’ai-je pas le droit de l’être ? Je fais partie des ‘’Zirignons’’ (propriétaires terriens). Mon père était celui-là même qui benissait les matérielles des travaux champêtres, chaque matin avant le départ de tous les cultivateurs. Notre part de récoltes était une obligation pour tout habitant de ce village. Mais voilà, depuis que mon père est mort, tout c’est arrêté. Je suis comme la risée du village. Personne ne ma consulte. Ma présence dans une assemblée est pareille à mon absence. N’ai-je pas le droit d’être sorcière. A ce jour, j’ai mangé 125 âmes ». L’homme de dieu reconnait le préjudice fait à la vieille dame, mais la verbalise en lui disant que cela ne la permettait pas de manger des âmes. Séance tenante, il ordonne à l’assemblée de faire une quête pour demander pardon à la vieille pour l’injustice faite à elle. 41.510 Fcfa sont recueillis et donner sitôt donner à l’octogénaire. L’acte fort de ce moment viendra de la renonciation de la vieille dame de plus s’adonner à la sorcellerie. Elle prend de l’huile d’olive et se met à jurer dans une sorte de libation. « Je prends le sol, les hommes, et Dieu à témoin de ne plus jamais retourner à la sorcellerie. Si je venais à rompre mon vœu, c'est-à-dire manger une âme humaine, que moi Bodoua Zarabo Lucie, je  m’enfle et que je meurs ensuite ». Ensuite vient la réconciliation entre elle et les villageois, elle est portée en triomphe jusqu'à son domicile. Deux jours plus tard, la vieille fait appel urgemment à l’homme de Dieu. Celui-ci refuse de venir à la rencontre de l’octogénaire mais lui donne rendez-vous sur la place de confession. Cette fois, la vieille dame ne peut plus se déplacer. Elle est transportée à l’aide d’un charriot. Stupeur dans la foule. La vieille dame a commencé sa mue. Elle s’enfle et est méconnaissable. « Qu’as-tu fait? » demande le guide spirituel. La vieille dame commence son intervention par un trébuchement mais arrive à se faire entendre. « Hier, dans la soirée, j’étais à mon domicile. Je voulais manger un peu d’attiéké, juste à ce moment et mystiquement, j’ai inhalé l’odeur d’une âme que des sorciers allaient manger. L’envie d’y goutter a été plus fort que moi, alors, je leur ai ordonné de m’en donner, ce qu’ils firent. Et aujourd’hui, je m’enfle. Je sais que j’ai manqué à ma parole, mais je vous promets que cela n’arrivera plus. Priez pour moi pour que je retrouve mon état normal ». Le prophète de lui dire qu’il ne pouvait plus rien faire. « À présent ton sort est dans les mains de Dieu. Tu as rompu ton engagement vis-à-vis du seigneur, c’est le seul qui puisse t’aider. Tu as voulu me défier. Si jamais tu ne t’enflais pas, tu allais croire que ton vœu n’était qu’un jeu et tu allais dire à tout le monde que malgré ton vœu tu as mangé une âme et rien ne s’est passé. On ne plaisante pas avec Dieu». Sur ce, la vieille dame est raccompagnée chez elle. Son mal s’empira, elle s’enfla et mourut 2 jours après.  
« J’ai préféré rendre mon frère ‘’binguiste’’ fou au lieu de livrer son âme à ma confrérie »
Dapleu N’guessan, est âgé de 35 ans. Mécanicien, il a avoué sa sorcellerie sur la place publique à l’instar de la vieille octogénaire. Pour lui, il a été initié. « J’avais 15 ans quand j’ai été initié. Un jour d’école, je suis revenu à la maison et la vieille Lucie m’a offert de la viande d’agouti 3 à 4 fois et j’ai succombé. C’est bien plus tard que j’ai su que c’était de la viande de l’homme, d’où mon initiation ». L’homme avoue que son ancien prénom  est pour quelque chose dans son initiation. Gnaba, que lui aurait donné sa mère est le nom  de son arrière grand père, grand sorcier. Et, c’est pour immortaliser ce nom et cette dynastie de sorcellerie qu’il a été initié. L’homme commence à raconter son histoire effrayante et horrifiante. « Dans notre confrérie, nous étions 7. Pour être à la hauteur de mes frères sorciers, il me fallait m’acquitter d’un rite sacré en matière de sorcellerie, c'est-à-dire, donner en sacrifice des parents. C’est ainsi qu’en 2005, j’ai donné mon premier fils, un mort née ayant 7 mois. En 2009, après les 9 mois de ma femme, j’ai été obligé de donner mon enfant. Après quoi, notre cheftaine est venu me voir à domicile et m’a dit qu’elle voulait que je fasse un gros sacrifice pour elle. Le sacrifice consistait à exécuter mon frère vivant en Italie. Elle m’a raconté, qu’elle reçu une commande depuis le Burkina Faso, et que par ce moyen j’allais avoir plus de pouvoir. J’ai refusé catégoriquement. Mais, elle m’a signifié que si je ne voulais pas, elle-même se chargerai de cette mission. Comment faire ? Comme le dit l’expression, un tien vaut mieux que deux. Je me suis rendu en Italie mystiquement. Je l’ai vue passant par une rue, et je l’ai hélé plusieurs fois. En réalité, mon acte était de pertuber son esprit, ce qui se produisit. Il devient « fou ». Ma patronne s’irrita, parce que, les sorciers ne mangent que des âmes saines d’esprits. On abandonna toutes tentatives de meurtres vis-à-vis de mon frère. Mais hélas, c’est au prix de la folie qu’il eut son salut. Aujourd’hui, il erre à Abidjan sans savoir ce qu’il fait. Je regrette et je mets ma vie entre les mains du Seigneur.  Depuis mon désenvoutement, je dors bien, je n’ai plus de visite en nocturne, je vie tranquillement, mon seul regret est l’acte que j’ai posé vis-à-vis de mon frère. J’espère que lorsqu’il viendra au village, le prophète pourra le délivrer ».
Des adolescentes sorcières avec des actes impensables…
Elle se nomme Daiena Gbéké, âgée de 12ans en classe de Cm. Elle nous explique son initiation. « A mon retour de l’école, ma grande maire m’a offert une viande, c’est plus tard que j’ai su que c’était de la viande humaine. Après que j’ai bien mangé, nous avons effectué un voyage, un voyage mystique. J’ai été envoyé dans une ville. Cette ville sera bientôt ma cité. En effet, cette ville est la cité ou les sorciers se retrouvent pour manger, et comme vous pouvez l’imaginer, nous notre nourriture, c’est la chair humaine. Mais, quand le prophète est rentré dans notre village, je ne sais pas pourquoi, mais suis venu seul le rencontrer et il m’a enfin délivré ». L’histoire la plus effroyable viendra de Kragbé Akoussa Denise, à peine 13 ans, elle nous raconte son forfait. « J’ai été initié par la vielle Abô. Du riz avec de la viande bien cuisinée ont été mis à ma disposition. Dès que j’ai fini de manger, ma première mission a commencé. Celui d’aller tuer son fils. Ce dernier, je l’ai transformé en agouti. On l’a égorgé et on l’a mangé. Notre deuxième victime a été la petite sœur de ma mère. Elle, je l’ai transformé en un animal et nous l’avons aussi mangé ». Le clos de son histoire viendra du fait qu’elle avouera qu’elle serait sortir avec plusieurs femmes du village. « Je suis sorti avec 18 femmes. Des veuves en passant par des jeunes filles. Autant elles sont jolies, autant elles m’attirent. Pour les veuves, je me transforme généralement en leur mari mort, et le tour est joué quelque soit la femme elle succombe, au petit matin, elle oublie tout. Pour les jeunes filles, je me transforme à leur amant et nous faisons l’amour. Elles aussi, au petit matin, elles oublient tout ce qui c’est passé la veille.
Après ces nombreux témoignages,  le guide spirituel est invité à Zégoboué, dans la s/p de Sago dans le département de Sago, à environ 80 kilomètres de Sassandra. A son arrivée dans ce petit village, toute la notabilité à savoir le doyen d’âge, le propriétaire terrien, président de l’église, le catéchiste doyen d’âge de la région, est présente à la tête le chef du village, M. Toukrou Papa Pierre Justin. Il explique le mal du village. « Nous sommes majoritairement des planteurs dans ce village. Lors des récoltes, chaque cultivateur se retrouve avec des millions. Mais voilà, on ne peut rien réaliser. Des que l’argent entre dans le village, il disparait. Regardez par exemple, aucune maison en dure, alors que on a rien à envier de ceux qui sont en ville ». Le décor est planté et la clé du village est remise symboliquement à l’homme de dieu pour qu’il commence son job, celui de dénicher les sorciers. Dans son discours d’introduction, le prophète recommande gentiment à tous les sorciers de se rendre au soir avant le lendemain matin, sinon il allait démasquer tous les sorciers sur la place publique. Au soir, surprise, les premiers sorciers viennent se rendre de leur propre chef.
Le président de l’église à ‘’cadenacio’’ le village
A peine 19 heures ce samedi matin qu’après les recommandations de l’homme de Dieu que deux personnes se précipitent à la porte de ce dernier. Stupéfaction, ce sont Kouabo Gnawa Gutenberg, président de l’église et propriétaire terrien et Zekou Baba Pierre, catéchiste, doyen d’âge de la région. Le premier se débat et finit par reconnaitre son appartenance à la sorcellerie. Le prophète avoue avoir reçu une révélation dans laquelle un cadenas serait implanté dans le village. Apres plusieurs, échanges avec le sorcier, celui-ci avoue qu’effectivement il a enterré un cadenas. Au lendemain, dans la pénombre de la nuit, aux environs de 4 heures, le sorcier est entrain de creuser un trou, non loin de lui se trouve le prophète. L’homme creuse et tout à coup, le prophète l’interrompt et lui demande de continuer avec la main, ce qu’il fit. Au bout d’un moment, l’homme ressort avec un cadenas, sur chaque face du cadenas, un cauris y est scotché solidement. Et l’homme d’expliquer le sens de ce cadenas. « J’ai enfermé notre village dans ce cadenas. Je suis contre le développement et la réussite des gens du village. Aussi, j’ai enterré ce cadenas sous la place de réunion pour ne pas que le chef du village me contredise. Il doit m’acquiescer dans tout ce que je dis et je fais. Le marché doit rester en l’état ». C’est sur ses aveux que nous avons quitté ce village ce dimanche.

Le Mandat

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